Trois ans après les manifestations place de la Contrescarpe à Paris, l’ancien « chargé de sécurité » d’Emmanuel Macron jugé pour plus d’une douzaine d’infractions, a été condamné à une peine de trois ans de prison, dont un ferme, et 500 euros d’amende.
Alexandre Benalla a été reconnu coupable ce vendredi 5 novembre des fautes commises lors des manifestations de la fête du Travail le 1er mai 2018 à Paris.
« Violences en réunion », « immixtion dans la fonction de policier », « port illégal d’armes », « utilisation frauduleuse de passeports diplomatiques »… Benalla cumule les chefs d’accusation contre sa personne dans cette affaire qui le poursuit depuis plus de 3 ans.
À l’origine, le parquet de Paris avait requis 18 mois de prison avec sursis, 500 euros d’amende, cinq ans d’interdiction de tout métier de la fonction publique et dix ans d’interdiction de port d’arme (source : Le Journal du Dimanche). Jugé depuis le 13 septembre, le tribunal correctionnel a délivré son verdict final hier dans l’après-midi : trois ans de prison, dont un ferme qu’il passera avec un bracelet électronique au domicile de sa mère en Normandie et 500 euros d’amende.
Une sanction douloureuse pour l’ancien garde du corps du chef de l’Etat qui compte faire appel de cette décision. Son avocate, Jacqueline Laffont, dénonce une « sévérité inouïe » du jugement du tribunal et s’avoue « choquée » des accusations de « sentiment d’impunité et de toute puissance » à l’égard de la justice dont fait face son client.
La présidente de la chambre correctionnelle, Isabelle Prévost-Desprez, est, elle, sans appel :
« Vous aviez été investi d’un certain pouvoir, réel ou supposé, et vous avez trahi la confiance qui vous avait été faite. »
Isabelle Prévost-Desprez, présidente de la 10ème chambre correctionnelle de Paris
Elle dénonce une « confusion des rôles et des fonctions » de la part de l’ex-homme de main de Macron.
D’autres policiers condamnés
Aujourd’hui reconverti dans le privé, Alexandre Benalla n’était pas seul à avoir commis un manquement à sa profession ce jour-là : son collègue et ami Vincent Crase, ancien gendarme salarié de LREM, était aussi présent lors des manifestations du 1er mai et a aussi été accusé de « violences en réunion ». L’absent au tribunal a été condamné à deux de prison avec sursis et 500 euros d’amende.
Deux autres policiers, Maxence Creusat et Laurent Simonin, ont aussi été jugés pour « violation du secret professionnel » dans le cadre de la « divulgation d’images de vidéoprotection » des événements de la manifestation à Alexandre Benalla. Ils ont respectivement été sanctionnés de 5 000 euros d’amende et trois mois de prison avec sursis, sans mention sur leur casier judiciaire.