Pourquoi le ministère de la Transition écologique ne parvient pas à faire avancer la seule chose pour laquelle il existe : l’écologie. Justine Reix, journaliste pour Vice, France TV et Arte, a mené l’enquête. Elle a fait part de ses recherches lors d’un débat organisé par le Think Tank des Lueurs républicaines.
Pourquoi le ministère de l’Écologie semble inefficace face aux enjeux environnementaux ? Justine Reix a mené l’enquête et a restitué ses recherches dans son livre La poudre aux yeux.
Le ministère est gangréné par l’influence de ces figures de l’ombre : lobbyistes de l’industrie, de l’agriculture et de la chasse. Ils parviennent à infléchir les politiques environnementales comme l’a prouvé Thierry Coste. Le lobbyiste a fait baisser le prix du permis de chasse. Or, il rôde dans les couloirs du ministère et même de l’Élysée depuis François Mitterrand. Aucun contrepouvoir, aucune ONG n’a autant de pouvoir, mais surtout personne n’a autant de moyens que ces lobbies issus des industries.
Un ministère avec des intérêts contraires aux autres institutions
La manière dont fonctionnent les ministères est un autre obstacle aux politiques du ministère de l’Écologie. C’est le ministère de l’Économie qui fixe les arbitrages budgétaires. Et il le fait la plupart du temps au détriment de celui de la transition écologique. Les deux ministères ayant des intérêts incompatibles sur de nombreux points. Le ministère de la Transition écologique est un ministère qui a besoin du temps long, ce qui baisse son efficacité dans une structure politique et sociale qui exige du temps court et une rentabilité immédiate.
En conséquence, bien que la crainte du dérèglement climatique soit une préoccupation de plus en plus grande parmi la population, cette cause se traduit par des actions trop peu ambitieuses au regard de la menace. Le refus de l’interdiction ou même de la plus forte taxation de l’usage des jets privés en sont la preuve. Ces blocages sont loin d’être nouveaux. Robert Poujade, ministre de la Protection de la nature et de l’environnement de 1971 à 1974, appelait ce ministère “le ministère de l’impossible”.
Des citoyens à la recherche d’actions
Comment justifier une inaction face à ce qui se présente comme la pire menace du XXIe siècle ? “Les citoyens ne sont pas prêts”, comme le prouverait le mouvement des bonnets rouges ou des gilets jaunes. Sauf que la taxe sur le carburant n’était ni redistributive, ni fléchée vers la transition écologique. En réponse directe à ce manque de volonté politique, des mouvements écologistes radicaux comme les ZADs ou l’Extension Rébellion se développent. L’exemple le plus récent est celui qui a mis en scène la détérioration d’œuvres d’arts pour protester contre l’inaction climatique.
Quelles solutions peuvent être apportées ?
Les réponses des anciens ministres sont nombreuses mais parmi elles, faire en sorte que les lois votées soient réellement appliquées. Chaque entité publique territoriale et responsable politique devraient être formés sur le volet technique des politiques publiques et sur comment fonctionne l’environnement pour prendre les bonnes décisions.
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