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Fermeture de Vice France : symbole d’une crise économique dans les médias ?

La nouvelle est tombée lundi 27 février. Après quinze ans d’existence, Vice France, c’est terminé. Le siège américain du média a décidé de fermer les portes de son site web français, laissant une trentaine de journalistes permanents sur la touche. Cette fermeture s’inscrit dans un contexte global de crise dans le monde de la presse : de plus en plus de journaux cessent de paraître.

« C’est avec une grande tristesse que je vous annonce que la maison mère américaine a décidé de mettre fin à la branche française comme d’autres pays ces dernières années ». Vice France, c’est fini dès la fin du mois de mars. Paul Douard, rédacteur en chef du pure player, l’a annoncé sur Twitter : après quinze ans d’existence, Vice France rend les armes. Vingt-cinq personnes en contrat à durée indéterminée devraient ainsi être licenciées d’ici la fin du mois prochain pour « motif économique ». Et de nombreux pigistes feront aussi les frais de cette décision. 

Née en 2007, la firme française du magazine canadien Vice s’était distingué de ses concurrents Brut et Konbini grâce à des reportages et enquêtes de terrain, consacrés « originaux à propos de tout ce qui compte aujourd’hui », comme le promet son site web, à l’instar de sujets sociétaux, axés sur la musique, l’art, la photographie, la drogue ou encore le féminisme. 

Un secteur largement touché par la crise économique

« Pas de drama. Juste la frustration de perdre un média avec un ton, une liberté et des choix audacieux. » Selon une note interne, l’entreprise américaine assure faire « face à une situation financière préoccupante depuis plusieurs années » et que « la crise sanitaire liée au Covid-19 a renforcé les difficultés existantes ». Cette fermeture de la filiale française intervient celles du bureau espagnol en 2020. Selon le Wall Street Journal, cité par Le Monde, le groupe valorisé à 5,7 milliards de dollars en 2017 ne vaudrait plus que 1,5 milliard.

Les difficultés du groupe sont le témoin d’une crise économique de la presse. Les nouveaux lecteurs ne sont plus prêts à payer pour de l’information : en 2020, une étude Ipsos révélait que seuls 15% des Français étaient prêts à mettre la main à la poche pour avoir accès à une information sûre, faisant du pays l’un des moins disposé à payer pour s’informer. En 2018, c’est le média BuzzFeed qui avait déjà cesser d’exercer, également en raison de difficultés économiques. 

Des difficultés financières qui touchent aussi la presse écrite

Les journaux, nouveaux comme anciens, sont dès lors amener à s’adapter et doivent trouver de nouvelles stratégies pour monétiser leur contenu. Malgré tout, le secteur doit faire face à des nombreuses restructurations, à l’instar des plans sociaux chez 20minutes ou encore La Voix du Nord en 2022. C’est d’ailleurs ce dernier quotidien local qui a annoncé le mercredi 1er mars une augmentation du prix à l’achat de son journal pour faire face à l’augmentation des coûts

Morgane Jean
Morgane Jean
Co-fondatrice, rédactrice en chef et secrétaire générale (depuis 2022) de Soixante Pour Cent.

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